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Scientific Woman of the Week - Maud Menten

Publié le 10 avril 2023 Mis à jour le 4 décembre 2024

Biochimiste et artiste, Maud Menten a fait partie des premières femmes à obtenir un doctorat en médecine au Canada. Cette scientifique est connue pour avoir travaillé sur les vitesses de réactions enzymatiques et pour « l'équation de Michaelis-Menten ».

Maud Menten est née en 1879 en Ontario au Canada. Au début des années 1900, elle étudie à l’Université de Toronto où elle obtient un baccalauréat en arts et en médecine et où elle entame une thèse sur la distribution des chlorures dans les cellules nerveuses.

À l’époque, l’accès aux recherches médicales est réservé aux hommes au Canada. Maud Menten, comme beaucoup d’autres, se rend dès lors aux États-Unis. Elle y devient assistante à l'Institut Rockefeller de New-York pour la recherche médicale, où elle étudie l'utilisation du bromure de radium dans le traitement des tumeurs malignes chez les rats. En 1911, elle devient une des premières femmes canadiennes à obtenir un diplôme de médecine.

Après l’obtention de son doctorat, elle déménage à Berlin et s’associe avec Leonor Michaelis, connu à cette époque comme l'un des plus grands experts sur le pH et les solutions tampons. Ensemble, ils travaillent sur la cinétique enzymatique, c'est-à-dire l'étude de la vitesse des réactions chimiques dans les organismes vivants.

En 1913, les deux chercheurs publient les résultats d’une découverte qui les rendra célèbres : « l’équation de Michaelis-Menten ». Cette équation permet de calculer la vitesse de réaction de différents types d’enzymes. Cette découverte fait progresser de manière significative la biochimie et joue un rôle important dans le développement de médicaments. Cette équation est toujours enseignée aujourd’hui.

Maud Menten est engagée comme assistante à l'Université de Pittsburgh au début des années 1920. En parallèle, elle travaille comme pathologiste dans un hôpital pour enfants et effectue des recherches sur les cancers pédiatriques.

En 1944, elle est la première à réaliser avec succès une électrophorèse, un processus de séparation des protéines basé sur des critères de charge électrique et de taille des molécules. Elle étudie aussi les propriétés de l’hémoglobine, ainsi que la régulation du niveau des sucres dans le sang et le fonctionnement des reins. Malgré ses nombreuses découvertes, Maud Menten n’obtient pas de poste de professeure avant ses 70 ans, à un an de la retraite. Elle décède en 1960 à l’âge de 81 ans.

En 1998, elle a été intronisée à titre posthume au sein du Canadian Medical Hall of Fame. Ses collègues lui ont rendu un dernier hommage dans la revue scientifique Nature : « Menten fut inépuisable dans ses efforts pour soigner les enfants. Elle a été une professeure inspirante qui stimulait les étudiants en médecine, les médecins et les associés de recherche à faire de leur mieux. »

Crédit photo :  Creative Commons 
Date(s)
du 10 avril 2023 au 17 avril 2023