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Scientific Woman of the Week - Darleane Christian Hoffman

Publié le 24 juillet 2023 Mis à jour le 4 décembre 2024

Darleane Christian Hoffman est l'une des plus grandes chercheuses en matière de chimie nucléaire et de radiochimie. Au cours de sa carrière, elle a étudié les propriétés des éléments transuraniens. Elle fait partie des scientifiques qui ont « agrandi » le tableau périodique. Par ses travaux, elle a confirmé l’existence de l’élément chimique numéro 106, le seaborgium.

Darleane Hoffman nait le 8 novembre 1926 dans l’Iowa. Elle commence ses études au sein de l’Université d’État de l’Iowa en 1944. Elle s’oriente dans un premier temps vers les arts appliqués. En première année à l’Université, elle suit un cours obligatoire donné par Nellie May Naylor, une des premières femmes professeures de Chimie. Darleane Hoffman, conquise, décide alors de poursuivre ses études en chimie. Elle est diplômée en 1948 et obtient un doctorat en chimie nucléaire trois ans plus tard.

Elle occupe alors plusieurs postes dans différents laboratoires nationaux. Elle finit par rejoindre le laboratoire de Los Alamos au Nouveau-Mexique où elle ne peut commencer à travailler en tant que membre du personnel qu’en 1953, le temps qu’il soit admis qu'une femme puisse devenir chimiste.

Son étude sur la migration des radionucléides dans les environnements souterrains permet de concevoir et de faciliter le stockage des déchets nucléaires en les isolant de l’environnement.

Darleane Hoffman se concentre sur l’analyse d'éléments transuraniens très difficiles à isoler et à identifier. Ces éléments, plus lourds que l'uranium, ne sont en effet actifs que pendant de très courtes périodes. Elle devient ainsi pionnière dans l'étude des propriétés chimiques et nucléaires des éléments 104 à 108 du tableau périodique. Elle fait partie des chercheurs qui confirment l'existence du seaborgium, l’élément 106, dont un des isotopes a une demi-vie de 1,9 minute.

« J'ai décidé d'opter pour la chimie comme matière principale. Ce choix quelque peu non conventionnel a amené ma professeure en arts appliqués à me demander : "Pensez-vous vraiment que la chimie soit une profession convenable pour une femme ? J'ai répondu que j'en étais tout à fait sûre. »

Elle fait une importante découverte sur la nature de la fission nucléaire. En effet, si les scientifiques savaient depuis la fin des années 1930 que les noyaux de certains éléments se divisent lorsqu'ils sont bombardés par des neutrons, Darleane Hoffman découvre au début des années 70 que les atomes d'un élément, le fermium, peuvent se diviser spontanément.

Elle quitte Los Alamos en 1984 pour accepter un poste de professeure à l'Université de Berkeley, en Californie. Elle est ainsi la deuxième femme titularisée dans ce département. Elle devient la cheffe du groupe de recherche en sciences nucléaires du Lawrence Berkeley National Laboratory.

En 1991, elle participe à la fondation du Seaborg Institute for Transactinium Science au Laboratoire national Lawrence Livermore, dont elle est la première directrice. Elle occupe ce poste jusqu’à sa retraite en 1996.

Pour ses nombreuses réalisations, le magazine Discover la reconnait comme l'une des « 50 femmes les plus importantes en sciences ». Elle reçoit plusieurs distinctions au cours de sa carrière dont le titre de docteure honoris causa des universités de Clark et de Berne, le prix de la découverte John V. Atanasoff de l'université d'État de l'Iowa et la médaille nationale des sciences. En 2000, elle devient la deuxième femme à recevoir la médaille Priestley, la plus haute distinction de l'American Chemical Society.

Tout au long de sa carrière, elle organise de nombreux colloques nationaux et internationaux à propos des sciences nucléaires, mais aussi sur le statut des femmes scientifiques.


Crédits photo : Wiki Commons
Date(s)
du 24 juillet 2023 au 31 juillet 2023