Jacqueline Beaujeu-Garnier est l’une des principales géographes contemporaines de renommée internationale dans le domaine de la géographie urbaine et de l’aménagement du territoire.
Le 1er mai 1917, Jacqueline Beaujeu-Garnier nait à Aiguilhe dans l’est de la France. À la fin des années 1930, elle entre à la Sorbonne et y suit les cours de géographie d'André Cholley. Elle obtient par ailleurs une agrégation en Histoire en 1941. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle assure un poste d’assistante, toujours à la Sorbonne.
Jacqueline Beaujeu-Garnier dépose une brillante thèse en géographie physique en 1947 et elle devient la première titulaire d’un doctorat d’État en géographie en France. L’année suivante, elle est nommée professeure de géographie à l’Université de Lille. Dans un même temps que sa consœur Germaine Veyret-Verner (1913-1973) à Grenoble, elles sont les premières femmes françaises à occuper cette fonction.
En 1960, Jacqueline Beaujeu-Garnier est promue à l'Institut de géographie de Paris. Elle y restera plus de 25 ans. C’est à la même époque qu’elle prend la direction de L'Information géographique et des Annales de la géographie.
Jacqueline Beaujeu-Garnier s’intéresse à la géographie humaine, dans un contexte de reconstruction et de croissance économique mondiale d’après-guerre. Elle étudie notamment la révolution démographique, l’urbanisation ou le tourisme. Elle apprécie aussi la recherche de terrain, jusqu’alors considérée comme réservée aux hommes. À de nombreuses reprises, elle coordonne des équipes de géographes et de cartographes pour la réalisation d’atlas (Atlas du Nord, 1961 ; Atlas de Paris et de la Région parisienne, 1967). Intéressée par l’aménagement du territoire, Jacqueline Beaujeu-Garnier supervise des travaux publics et devient directrice des Études de l’Atelier Parisien d’Urbanisme après en 1967.
En 1970, elle fonde le laboratoire associé au CNRS « Analyse de l’Espace » ainsi qu’une revue scientifique éponyme, qu’elle dirige pendant près de vingt ans. Par ses recherches dans le domaine de l'urbanisme, Jacqueline Beaujeu-Garnier devient aussi membre du Comité Consultatif Économique et Social de la Région Parisienne France, de la Commission d’Aménagement de la Région d’Ile-de-France et de la Société de Géographie de Paris.
Lauréate d’honneur de l’Union géographique internationale, elle devient l’une des premières présidentes d’un groupe de recherches sur les « Grandes métropoles » mondiales de 1980 à 1988.
Jacqueline Beaujeu-Garnier décède le 28 avril 1995 à Paris. Son œuvre abondante compte plus d’une centaine d’atlas, d’ouvrages et d’articles.
« Jacqueline Beaujeu-Garnier a mené tambour battant une carrière exemplaire, comme elle la voulait, travaillant, enseignant, conseillant, publiant, voyageant, dirigeant, représentant. » (Demangeot, 1995)
Ses recherches ont été à la source d’avancées majeures en géographie urbaine (métropolisation, urbanisation, périurbanisation), en géographie économique (tourisme, commerce) et en géographie du peuplement (révolution démographique, santé).
