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Scientific Woman of the Week - Carol Robinson

Publié le 23 janvier 2023 Mis à jour le 27 juin 2023

Une des plus grandes spécialistes de la spectrométrie de masse. Passionnée par le reploiement des protéines, Carol Robinson a révolutionné son domaine de recherche.

Carol Robinson est née le 10 avril 1956 dans le Kent. Toute jeune, l’étude de la faune et de la flore de sa région lui donne le goût des sciences. Elle décide de quitter l’école, alors qu’elle n’a que 16 ans, pour se lancer dans une carrière de scientifique. Elle obtient alors un travail en tant que technicienne de laboratoire au sein de la firme Pfizer.

Sur base de cette expérience, elle se découvre une passion pour le travail en laboratoire et plus particulièrement pour la spectrométrie de masse, une technique d’analyse qui permet de détecter une espèce chimique, d’en mesurer la masse (ou plus précisément le rapport masse sur charge m/z) et de l’identifier à partir de la masse moléculaire déterminée.

Carol Robinson entreprend alors des études supérieures tout en travaillant chez Pfizer. Elle quitte l’entreprise après avoir acquis son diplôme de bachelier et poursuit ses études de master en chimie à l’Université de Swansea au Pays de Galles, puis obtient un doctorat à l’Université de Cambridge en seulement deux ans.

Elle quitte la recherche durant huit ans pour élever ses trois enfants avant d’obtenir une bourse de chercheuse postdoctorante à l’Université de Bristol. Elle obtient ensuite un poste de chercheuse au sein de l’unité de spectrométrie de masse de l’Université d’Oxford.

Ses premiers travaux concernent l’utilisation de la spectrométrie de masse afin d’étudier le reploiement des protéines, un processus physique au cours duquel une chaîne protéique adopte sa structure tridimensionnelle, laquelle lui confère ses propriétés fonctionnelles.

A l’époque, pour pouvoir être analysées par spectrométrie de masse, les protéines doivent être préalablement dénaturées, c’est-à-dire qu’elles perdent leur conformation tridimensionnelle native. Mais Carol Robinson découvre une nouvelle méthode permettant d’étudier les complexes protéiques membranaires intacts en les protégeant dans des micelles. Il est dès lors possible de mieux appréhender les fonctions et interactions de ces complexes. Les protéines membranaires étant des cibles importantes pour les médicaments, les travaux de Carol Robinson ont très rapidement un large impact au niveau médical.

Carol Robinson devient la première femme professeur de chimie à l’Université de Cambridge en 2001 et à l’Université d’Oxford en 2009. Elle supervisera et encadrera une centaine de chercheurs et chercheuses.

Elle a reçu de très nombreux titres honorifiques, dont la médaille Biemann de l’American Society for Mass Spectrometry en 2003, le prix Rosalind-Franklin de la Royal Society en 2004 et, tout récemment en 2022, la médaille Benjamin Franklin de chimie et le prix Louis Jeantet de médecine. Elle reçoit la médaille Davy en 2010 pour ses résultats révolutionnaires dans le domaine de la spectrométrie de masse pour la caractérisation de grands complexes protéiques. En 2013, elle est nommée Dame commandeur de l’ordre de l’Empire britannique.

Sa créativité et sa détermination lui ont permis de se faire une place dans un monde très masculin. Aujourd’hui encore, Carol Robinson est un exemple pour les femmes scientifiques.

Crédit photo : University of Oxford
Date(s)
du 23 janvier 2023 au 30 janvier 2023