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Protoxyde d’azote, une étude démontre une augmentation des émissions de 40% sur les 40 dernières années

Publié le 1 juillet 2024 Mis à jour le 8 juillet 2024

Une étude coordonnée par le Global Carbon Project à laquelle le groupe BGEOSYS (Pierre Regnier, Département Géosciences, Environnement et Société) a participé, révèle que les émissions de protoxyde d’azote ont augmenté de 40 % durant la période 1980-2020, accélérant fortement le changement climatique.

Les émissions de N2O vers l’atmosphère – un gaz à effet de serre au pouvoir de réchauffement beaucoup plus important que celui du CO2 et du CH4 – ont augmenté sans relâche entre 1980 et 2020, pour atteindre aujourd’hui plus de 10 millions de tonnes, principalement attribuables aux pratiques agricoles.  

Une étude réalisée sous les auspices du Global Carbon Project et publiée dans le journal «Earth System Science Data» met en avant que 74% des émissions anthropiques sont liées à la production agricole (2010-2020), atteignant des valeurs jamais observées jusqu’ici. Cet excès d’azote contribue à la pollution des sols, de l’eau et de l’air. Dans l’atmosphère, il contribue à détruire la couche d’ozone et exacerbe le changement climatique.

Cette étude, coordonnée par le Prof. H. Tian (Boston College, USA) est basée sur des millions de mesures de N2O réalisées au cours des 4 dernières décennies, et qui couvrent atmosphère, écosystèmes terrestres, eaux continentales et océan. Il s’agit de l’étude la plus compréhensive du budget global de protoxyde d’azote réalisée jusqu’ici, pour laquelle l’ULB a joué un rôle important puisque l’effort de synthèse concernant les eaux continentales et l’océan côtier global (loac-netwk.ulb.be/) a été dirigé par le Prof. P. Regnier (BGEOSYS, Département Géosciences, Environnement et Société, Faculté des Sciences). 

La concentration en N2O atmosphérique a atteint 336ppb en 2022, correspondant à un accroissement de 25 % par rapport aux niveaux préindustriels qui dépasse largement celui anticipé par l’IPCC.  Par ailleurs, réduire les émissions de ce gaz à effet de serre puissant est la seule alternative pour mitiger le réchauffement climatique puisque nous ne disposons à l’heure actuelle d’aucune technologie capable de l’éliminer directement de l’atmosphère.
 

Global nitrous oxide budget (1980–2020)
ESSD, 16, 2543–2604, 2024
doi.org/10.5194/essd-16-2543-2024